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Interview Tom et Richard - Ambassade du Royaume-Uni au Paraguay (Asuncion) - 13 mars 2021

Interview de Keane avec S.E. Ambassadeur Ramin Navai, dans le cadre de la British Week 2021. Publiée sur leur Facebook.

Ambassadeur – Bienvenue à tous pour la nouvelle édition de la Britweek 2021, ici au Paraguay, et celle que j’attendais le plus. La musique est sans aucun doute l’une des meilleures exportations du Royaume-Uni, et Keane est sans aucun doute l’un de nos meilleurs groupes, je suis donc ravi d’avoir Tom Chaplin et Richard Hughes en ligne. Bienvenue Tom et Richard. Comment allez-vous tous les deux ? J’espère que vous survivez à la quarantaine au Royaume-Uni.

Richard – Ouais.

Tom – On survit tout juste. Ouais, ça a été dur. En particulier le troisième confinement a été un peu terrassant, parce que c’était en plein milieu de l’hiver. Tout le monde est fatigué de tout ça maintenant, mais on espère tous que les vaccinations, le printemps et tout ce que ça apporte, seront la clé de la liberté.

Ambassadeur – Je croise les doigts et je ne me vanterai pas du temps magnifique qui règne ici, à Asuncion, donc je ne mentionnerai pas combien c’est beau ici.

Richard – Non, ce serait une mauvaise chose à faire.

Ambassadeur – Ça le serait. Mais c’est génial. Je pense que nous sortons du pire. Alors croisons les doigts pour l’été. Le printemps et l’été … J’ai toujours pensé que je voulais juste donner un remerciement personnel de ma part, pour Hopes and Fears. C’est un de ces albums… Il me ramène dans le passé. J’adore quand la musique fait ça. C’est le cas pour moi pour Definitely Maybe, Urban Hymns et Hopes and Fears… Je remonte le temps, en bien comme en mal, et je revis cette période. J’ai également assisté à vos concerts à Glastonbury en 2004 et 2005. C’est une question que l’on vous a probablement posée plusieurs fois, mais je pense que ce serait bien pour les fans ici au Paraguay qui ne vous connaissent peut-être pas très bien – il y en a beaucoup pour qui c’est le cas, mais pour ceux qui ne vous connaissent pas. Pouvez-vous nous parler un peu de comment et quand le groupe s’est formé ?

Richard – Wow, c’était il y a longtemps. Nous sommes allés à l’école ensemble, tous les trois… Bien que nous ayons ajouté Jesse un peu plus tard, mais Tim, Tom et moi sommes allés à l’école ensemble. Donc nous sommes amis depuis que nous sommes… Je ne sais pas. J’ai trouvé une photo que j’ai prise de Tim et Tom où quoi… Tu (Tom) devais avoir 9 ans, peut-être. Et Tim devait avoir 12 ans ou quelque chose comme ça. Peut-être même un peu plus jeune. Donc vous savez, nous sommes amis depuis… en fait, aussi longtemps que cela a du sens dans nos cerveaux, je pense.

Ambassadeur – Et quand la musique est-elle entrée dans vos vies ? À partir de cet âge là, ou un peu plus tard ?

Tom – Oh hum, c’est très difficile à savoir, parce que quand on est enfant, on adore la musique, n’est-ce pas ? Et c’est une idée tellement excitante, plus que toute autre chose. C’est ce son magique. Il peut venir d’un groupe ou d’un artiste, et vous inspirer. Et je pense que nous étions comme tous les autres enfants, nous sommes tombés amoureux de la musique. Mais à l’adolescence, nous avons commencé à penser : pourquoi ne pas en être, et écrire des chansons, mais d’autres choses. Nous avons lu ces histoires des Beatles, en particulier avec des groupes comme U2 à l’époque, et nous avons juste pensé que ce serait une vie géniale et une bonne façon de nous exprimer. Et donc oui, d’une certaine manière, ce n’était pas une chose très sensée à faire si vous voulez avoir une carrière et une vie normale, mais nous avions ce rêve fou : nous allions essayer d’obtenir un contrat de disque, et essayer de faire des albums, et voyager dans le monde entier. Et nous avons fait partie des quelques rares personnes qui ont réussi et qui ont pu vivre ce rêve.

Ambassadeur – Oui, c’est incroyable. C’est une décision courageuse. Ça a dû être une grosse décision, mais ça a payé, ce qui est fantastique. Et vous savez, pour en venir à votre point sur le fait de voyager dans le monde entier. Quand vous commencez en tant que groupe, vous… comment ça marche ? On reçoit une liste de pays quand un tour manager arrive. Il vous dit on va là ou est-ce que vous dîtes je veux aller là ? Vous pouvez probablement voir où cela mène, mais je suis juste intéressé de savoir, lorsque vous regardez la carte du monde, est-ce que c’est vous qui la guidez en quelque sorte, ou est-ce que cela se passe du côté de la production ?

Richard – Je pense que cela vient des fans, parce que vous allez dans des endroits où vous pensez pouvoir donner un concert. Et cela nécessite des gens qui aient envie d’acheter des billets. Donc effectivement, quiconque… Pour nous, en 2004, le label était une partie beaucoup plus importante que de nos jours. Mais oui, ils savent quand vous passez à la radio ici, ou quand vous êtes numéro un là-bas. Et vous regardez l’agenda, ainsi que la carte, et vous espérez que votre manager puisse donner un sens à ces deux choses, et vous amener à autant de ces endroits que possible. Je ne pense pas que nous ayons jamais rêvé de voyager aussi loin.

Ambassadeur – Et dans vos voyages, lorsque vous avez vu apparaître le Paraguay pour la première fois, qu’avez-vous pensé ? Aviez-vous des attentes quant à ce que serait le Paraguay en tant que destination pour jouer de la musique, ou en tant que pays ?

Tom – Non.

Richard – Je ne savais pas du tout. Je veux dire, nous savions que nous étions allés… au début, nous sommes allés aux États-Unis, en Europe et au Japon, et puis ça a commencé à devenir un peu plus intéressant/intriguant. Ce sont de super endroits où aller, mais ensuite vous commencez à aller au Mexique, ou en Amérique du Sud, et en Asie du Sud-Est. Et oui, c’était assez incroyable de penser soudainement que nous pourrions même aller là-bas. Pour être honnête, au début, nous étions heureux d’aller partout où nous pouvions et juste rentrer dans nos frais. Tant que nous ne perdions pas beaucoup d’argent, nous étions prêts à aller dans des endroits juste pour les découvrir. Et donc oui, c’était assez fou de pouvoir soudainement aller en Amérique du Sud.

Ambassadeur – Et ce n’est pas une surprise d’entendre que vous n’aviez pas de grandes attentes à propos du Paraguay… parce que vous savez, c’est quelque chose que je vérifie tout le temps à propos du Paraguay. Ce n’est pas un pays, en tout cas au Royaume-Uni, que les gens connaissent bien. Mais ce qui m’a frappé depuis que je suis ici, c’est la chaleur des gens quand on leur parle. Lorsque vous passez d’un pays à l’autre, êtes-vous capable de vous faire une idée sur les endroits que vous avez visités ? Je dis cela parce que les Paraguayens ont vraiment eu une bonne impression de vous et de votre musique, et l’impact que vous avez eu ici est incroyable. Beaucoup de groupes ont joué ici, mais plus que n’importe quel autre groupe, j’entends parler de vous et vos brillantes performances live. Ressentez-vous cette connexion de votre côté ? Cela doit être assez difficile parce que vous passez d’un endroit à l’autre.

Tom – Mais oui, la première fois que nous sommes venus à Asuncion, je pense que nous ne savions pas à quoi nous attendre. Je me souviens que les gens étaient très… Par exemple, dans un hôtel, le personnel était incroyablement accueillant. Ils semblaient tous très excités et je me disais : « Ils sont excités parce qu’on est là ? » Et j’étais genre (wow) …. Mais évidemment, le temps passant, on a joué notre premier concert. Et je me souviens que le promoteur nous avait dit : « Oh, ne vous inquiétez pas du fait que vous n’avez pas vendu beaucoup de tickets. Tout le monde vient le soir même. » Alors on avait dit « OK… », nous étions un peu incertains cependant, nous avions vendu environ 900 billets pour cette énorme salle de 14.000 places… Mais il avait raison, tout le monde est venu le soir et il y avait une énergie incroyable ce soir-là. Nous avons tous dit que nous n’oublierions jamais ce concert, et que nous devrions faire en sorte de revenir au Paraguay. Donc oui, évidemment nous sommes revenus en 2019, c’est ça ? Et on a fait le même endroit. Mais c’était un show encore meilleur. En fait, je l’ai ressenti comme tel. C’était le summum. Il y avait encore plus d’excitation, mais en termes de… La deuxième fois, nous avons eu l’occasion de sortir et de nous promener dans la ville, n’est-ce pas ? Votre prédécesseur a pu nous emmener déjeuner et nous faire visiter la ville. Je crois que c’était à San Jeronimo, est-ce que c’est ça ?

Ambassadeur – Oui, c’est correct.

Tom – Nous avons passé un bon moment.

Ambassadeur – Fantastique ! J’ai été vraiment dégoûté. Je n’étais pas ambassadeur à l’époque. C’est un de ces trucs, j’ai eu le poste et je vois ça maintenant. Mon dieu, c’est vraiment dommage, mais je suis tellement content. Vous savez, on a pu ressentir quelque chose ici aussi, parce que j’ai dit que les fans ont été réceptifs au premier concert en 2012, au deuxième en 2019, on en parle encore ici et c’est incroyable. Et puis évidemment, vous avez choisi de sortir l’album Live in Asuncion. Était-ce basé sur ce que vous disiez à propos de cette sorte de sensation magique ?

Richard – Je pense que nous étions assez confiants que ça allait être un bon concert. Et on se nourrit vraiment de la foule. Et les foules, pas seulement au Paraguay, mais dans toute l’Amérique du Sud. Vous savez que vous allez avoir une super tournée du début à la fin en voyant la façon dont les foules vont s’engager. Je pense que c’est en partie parce que vous savez que vous ne pouvez y aller vraiment qu’une fois par album. Peut-être… Ce n’est pas comme jouer à Londres où vous savez qu’il y en aura plusieurs. C’est genre votre seule chance, et donc pour nous, c’est notre seule chance d’amener ces chansons à ce public. Et vous pouvez l’entendre. On a tous des écouteurs dans les oreilles, mais on peut entendre la foule par-dessus. Et Tom met toujours les gens en ébullition et les fait chanter. Vous savez que ça démarre vraiment et vous savez que ça va être fort. Donc oui, on savait que ça se verrait bien, si on arrivait à l’enregistrer et on a tenu à emmener Jon Stone, notre vidéographe, avec nous. Je crois que c’est la seule tournée où on a emmené quelqu’un. On n’a emmené personne sur la tournée au Royaume-Uni. On l’a juste amené en Amérique du Sud, parce qu’on voulait vraiment documenter cette expérience. Et donc oui, heureusement, il a obtenu beaucoup de bonnes images et le son était bon, donc nous avons pu sortir certains des morceaux.

Ambassadeur – Oui, félicitations, c’est fantastique. Et pensez-vous que l’Amérique du Sud est différente des autres régions du monde lorsque vous êtes en tournée ? Vous avez parlé de leur énergie. Pouvez-vous dire que vous êtes sur un continent différent lorsque vous jouez ?

Richard – Oui, Tom a tendance à communiquer plus avec la foule. Parce qu’il est juste devant et proche des gens. Mais oui, on voit toujours les drapeaux et les pancartes. Les gens font des signes de la main et vous commencez à reconnaître les personnes aussi, que vous avez peut-être vu la dernière fois ou qui vont à quelques concerts.

Tom – Oui, pour une certaine raison, il semble qu’il y ait beaucoup, beaucoup de jeunes à nos concerts en Amérique latine. Bien sûr, ils apportent une énergie différente de celle des gens qui vous suivent depuis 20 ans ou plus. Ils ont cette genre d’excitation passionnée et donc c’est génial. C’est génial de voir la génération qui s’est investie dans Hopes and Fears, mais aussi cette foule de jeunes gens qui nous voient pour la première fois, en particulier en Amérique latine, je pense. On a l’impression que ce contingent dans la foule est plus passionné que partout ailleurs dans le monde. Donc c’est vraiment quelque chose qui nous a fait vibrer les deux fois où nous y sommes allés.

Ambassadeur – C’est bon à entendre et Tom le sait. Vous ne voulez pas me voir à votre prochain concert comme la vieille brigade, à vous déranger ? Mais non je … (rires)

Tom – Nous prendrons tout le monde qui vient.

Ambassadeur – Mais je me sens vieux maintenant, quand je vais à des concerts, surtout ici, et je sais que cela arrive évidemment. Mais je suis tout à fait d’accord avec vous au sujet de cette énergie des jeunes ici. Je suis ici depuis des mois, mais la population du Paraguay est vraiment jeune, et elle a de réelles aspirations, et la musique est si importante dans la culture ici. Ils ont leurs propres sons, mais ils sont si ouverts et vous avez également un son distinctif. À mon avis, vous n’êtes pas un groupe de rock traditionnel. Et pour moi, en tout cas, c’est quelque chose qui ressort ici. Les Paraguayens ont leur propre langue. Je ne sais pas si vous avez appris le guarani, ou du moins si vous l’avez entendu parler, mais c’est une partie intégrante de la région. Et je pense que vous vous éloignez, c’est légèrement différent des groupes traditionnels. Et je pense que ces deux choses ensemble ont vraiment, vraiment, compté pour quelque chose en termes de ce que vous avez réalisé ici.

Richard – Je pense que c’est un point intéressant aussi, parce que nous chantons des chansons en anglais à un public qui n’a pas l’anglais comme langue maternelle, et pourtant la chanson vous est chantée en retour avec une telle passion. Le mot est parfait et c’est une expérience assez remarquable, que je pense parfois nous oublions à quel point elle est spéciale. En fait, c’est facile de prendre pour acquis que vous êtes quelque part et que les gens vous chantent en anglais.

Ambassadeur – Et pour ce qui est de l’avenir, quels sont vos projets ? Évidemment, l’année a été difficile pour tous les groupes. Vous savez, on croise les doigts pour que la pandémie se termine. Qu’est-ce qui est prévu pour la musique et les tournées ?

Tom – Eh bien, c’est encore un peu incertain, vraiment. C’est la dure vérité. Chaque fois que vous pensez qu’il va y avoir une promesse d’une certitude, quelque chose d’autre vient et la détourne de vous. Donc, pour l’instant, nous ne faisons aucune sorte de choses particulièrement définies et sûres. Évidemment, nous espérions que cet été, nous pourrions faire beaucoup de shows que nous n’avons pas pu faire l’été dernier, mais même cela semble maintenant peu probable. Peut-être que certains d’entre eux auront lieu. Je ne sais pas, mais oui, en termes de projets futurs, j’ai travaillé sur certaines choses, en solo, et nous avons aussi une autre petite surprise – une surprise liée à Keane – dont nous n’allons pas trop parler… mais ça va arriver dans les deux prochains mois, je pense.

Richard – Ouais, disons que nous avons toujours essayé de soutenir nos magasins de disques locaux…

Ambassadeur – Ok, c’est un teaser excitant. En général, étant coincé à la maison, est-ce que ça marche ? Est-ce que c’est dur la musique en ce moment, n’étant pas et n’ayant jamais été proche de la profession. Je sais que certains répondent en sortant tout un tas de contenus pendant leur confinement… Comment cela s’est-il passé pour vous en termes d’aspect créatif de votre travail ?

Richard – Eh bien, tu as travaillé, n’est-ce pas, Tom ?

Tom – Oui, j’ai essayé. Je trouve ça difficile, je n’aime pas particulièrement écrire tout seul, donc j’ai trouvé ça assez difficile. J’ai saisi toutes les opportunités que j’ai pu pour trouver une fenêtre entre les confinements pour aller travailler avec d’autres personnes. Pour le projet solo. Mais oui, pour ce qui est de Keane, on a tenté quelques trucs en live. On a essayé d’enregistrer séparément à la maison. Et je veux dire, c’est un défi, pour être honnête. Vous pensez que ça va être facile de régler la caméra et d’enregistrer votre morceau d’audio, mais ça finit par vous prendre des heures. Ce n’est pas… Je veux dire, la musique vraiment, en particulier la musique live, c’est tellement basé sur la relation entre les musiciens (gel de la vidéo).

Richard – Oh, sa vidéo a encore sautée.

Tom – On ne peut pas vraiment… Oups, désolé… Oui, on ne peut pas vraiment simuler le fait d’être un groupe de musiciens ensemble, et d’être devant des gens, et la communication tacite ou non qui se passe dans ce format. Tout le monde a fait de son mieux et a essayé de faire ce qu’il pouvait en ligne l’année dernière, mais ça ne remplace pas la réalité. Soyons honnêtes.

Richard – Ouais, j’ai trouvé que dans tous les domaines de la vie, mon cerveau n’a pas arrêté de tourner, genre des jours où tu sens que « Olala, je veux vraiment faire quelque chose », et des jours où tu veux juste garder la porte fermée et rester à l’intérieur. Et je suppose qu’il en va de même pour la musique. Tom a fait un très bon « Comment chanter Somewhere Only We Know » avec une chorale, et Tim a fait des tutoriels pour jouer quelques chansons au piano, que j’ai trouvé assez dingues. C’était bien, mais oui, c’est difficile de garder… Parce que nous sommes un groupe, je pense que nous avons toujours senti que lorsque nous entrons dans une pièce, c’est une sorte d’expérience spéciale pour nous, et donc être physiquement éloigné est assez difficile. Mais comme Tom l’a dit, j’espère que certains concerts viendront à nouveau. Que ce soit plus tard cette année ou l’année prochaine ou n’importe quand. Je pense que nous nous sommes engagés à faire d’autres concerts. Mais quand est-ce que ce sera , Dieu seul le sait.

Ambassadeur – Oui, et en regardant vers l’avenir – je ne mets pas de délai, mais évidemment je dois demander : nous espérons évidemment que vous reviendrez au Paraguay. Vous savez que si je ne posais pas cette question, je me ferais lyncher dans la rue. Les gens veulent vraiment vous voir revenir ici. Et donc, autant que vous le pouvez, nous voulons évidemment vous revoir ici.

Richard – Oui, je pense que nous avons clairement fait comprendre à quel point nous aimons ça, vous savez, et je pense que si nous partons en tournée… En fait, une des raisons… J’avais oublié ça jusqu’à ce que je pense à ça aujourd’hui. Quand on s’est remis ensemble après notre hiatus, Tom avait fait une petite tournée en solo, et je me souviens que tu (Tom) disais que tu avais vraiment l’impression que c’était tellement spécial quand… Parce que tu es venu en Amérique du Sud, n’est-ce pas ? Pas au Paraguay à cette époque, mais tu es allé en Amérique du Sud. Et je me souviens que Tom est venu nous dire qu’il y avait une telle énergie et une telle soif pour Keane que nous avions loupée et qu’il avait ressentie, et il pensait que nous méritions de le vivre à nouveau. Et donc c’est l’une des choses qui, d’une certaine manière, nous a inspiré à faire Cause and Effect. Sortir et reprendre la route. Donc je pense qu’il est assez sûr que si on fait un autre album à un moment donné, et qu’on refait une tournée, on se précipitera en Amérique du Sud à nouveau. Je veux dire, nous sommes venus en Amérique du Sud avant de faire l’Europe et avant de faire l’Amérique du Nord. Donc ouais, nous le mettons assez haut dans la liste des priorités en ce moment.

Ambassadeur – Ok, et bien vos fans ici seront très heureux d’entendre ça. Et c’est une question que l’on me pose souvent, quand est-ce que vous revenez. Donc au moins maintenant j’ai quelques informations plus à jour. Juste pour finir, car je suis conscient que vous avez des choses à faire. Que ce soit la garde des enfants ou… Et je suis respectueux d’un timing, qui n’est peut-être pas si important que ça de votre côté, mais… (rires)
Vous jouez et vous sortez… Quelle est l’alchimie ? Quelle est la meilleure énergie que vous ressentez lorsque vous sortez de scène ? Je veux dire, y a-t-il un moment où vous vous regardez les uns les autres, et vous réalisez que c’était incroyable ? Parce que pour les fans, en tout cas pour 2019 et 2012, il y a eu ça. Est-ce que vous le réalisez pendant que vous jouez, ou est-ce que c’est quand vous vous avez fini et que vous y réfléchissez ? Je pense vraiment à vos concerts ici. Si vous avez des souvenirs particuliers de ceux-ci.

Tom – Oui. Je pense qu’en général, on le sent très tôt. Si le concert va avoir ce genre d’énergie, généralement, pas toujours – parfois un concert peut s’intensifier au fur et à mesure – mais la plupart du temps, et certainement en tant que frontman, je pense que tu sais assez vite, si ça va être une bonne soirée. Et ensuite, la clé est de savoir si tu peux maintenir cette énergie pendant tout le concert. Parce que parfois vous avez cette sorte d’explosion d’énergie et ensuite ça peut devenir un peu plat. Je pense que ce que je retiens vraiment du Paraguay, c’est que ça a commencé là, à un niveau super élevé, et c’est resté pendant tout le concert, et évidemment quand vous sortez de scène après ça, vous n’avez aucun doute sur le fait que vous avez passé un bon moment, que le public a passé un bon moment, et c’est quelque chose dont vous vous souviendrez pour toujours. J’ai toujours dit, dans beaucoup d’interviews au fil des ans, à propos de nos concerts au Paraguay – ou en tout cas le premier concert. Les gens n’arrêtaient pas de me demander : quel est votre meilleur concert ? C’était toujours un que je citais parce qu’il y avait cette énergie qui n’a jamais baissé. Donc oui, et le deuxième concert était aussi bon, si ce n’est meilleur.

Ambassadeur – Comme je l’ai dit, c’est réciproque ici. Chaque fois que je demande quels sont les groupes préférés des gens qui viennent ici – et je ne pense généralement pas aux groupes britanniques – vous arrivez invariablement en tête de tous les groupes qui viennent ici. C’est donc formidable d’entendre ça, et je suppose que dans un sens, ça doit être une chose à double sens. Vous n’allez pas arriver là, les fans disant que c’était génial, et le groupe… Je suppose que c’est une relation à double sens, n’est-ce pas ? Quand vous êtes sur scène et que les fans sont en harmonie avec vous ?

Richard – Oui, absolument. Je pense que Tom a raison. Ces deux concerts au Jockey Club, on le sentait tout de suite. De même, quand on sort de scène pour… Si on fait un rappel – ce qu’on fait toujours, on ne pourrait jamais le passer – on a ce petit moment où on se regarde l’un l’autre et on se dit : bon, ça se passe plutôt bien, non ? Vous savez que vous vous amusez, vous savez que vous passez une bonne soirée. Pour nous, une bonne soirée a toujours impliqué le public autant qu’elle nous a impliqué. Nous pouvons très mal jouer et passer une bonne soirée.

Ambassadeur – Comme je l’ai déjà dit, dès que nous aurons connaissance d’une date, il y aura un intérêt énorme de ce côté-là, et c’est quelque chose que je suivrai également de très près.

Richard – Eh bien, c’est bon à entendre. Je veux dire, nous sommes époustouflés par l’accueil que nous recevons quand nous venons ici, et je pense que tout le monde peut le voir sur nos visages autant que nous pouvons le voir sur les leurs. Donc, avec un peu de chance, nous reviendrons et nous referons tout ça un jour.

Ambassadeur – Super, merci. Et j’espère que je serai ambassadeur quand cela arrivera. Et je pourrai vous montrer un peu plus du pays, un peu plus de sa nourriture, de ses habitants et aussi une partie de l’incroyable nature du Paraguay. Si vous avez le temps, mais en tout cas…

Richard – Ce serait génial de sortir hors de la ville. C’est sûr. Ça a l’air génial, il faudra qu’on réserve quelques jours de congé ou autre. Ça me parait bien.

Tom – Ça a l’air génial, oui.

Ambassadeur – Super. Eh bien Richard, Tom, merci beaucoup pour votre temps. C’était un plaisir de vous parler. Et tout le meilleur. Croisons les doigts pour que les choses s’améliorent dans les mois à venir.

Richard – Merci, mec, et porte toi bien. Et évidemment, j’espère que les choses vont bien là-bas. C’est une crise mondiale, n’est-ce pas ? Donc, nous pensons à tout le monde là-bas aussi.

Ambassadeur – Merci, c’est très apprécié. Prenez soin de vous, au revoir.

Tom et Richard – Merci, au revoir.