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Interview - Casino de Paris - 15 mai 2012

Keane.fr : Comment vas-tu Tim?
Tim : Très bien.
 
Et comment est-ce que vous trouvez la salle ce soir?
Tim : C’est très joli. C’est génial, le son est bon, c’est très luxueux… c’est comme être dans une salle d’opéra en…
Jesse : France! (rire) C’est comme être dans une salle d’opéra à Paris.
 
Alors cela fait 4 ans depuis votre dernier concert en France : qu’avez-vous à dire pour votre défense?
Tim : C’est terrible, c’est honteux. Nous avons fait « Rock en Seine » qui n’a été mémorable que pour Oasis.
Jesse : Ce n’était pas de notre faute!
 
Vous plaidez non coupable sur ce point?
Jesse : Oui! C’était un bon festival.
Tim : Peut-être qu’on devrait s’en attribuer le mérite? C’était un bon festival.
 
Le lieu est sympa aussi, vous parliez d’un opéra et là ce sont les jardins d’un château!
Vous avez sorti un nouvel album et c’est un album très joyeux, aux sonorités très positives… qu’est-ce qui est arrivé à Keane pour être de si bonne humeur?
Tim : Nous avons commencé à boire dès le petit déjeuner (rires), les choses semblaient plus faciles. Je ne sais pas, je pense que cela a probablement à voir avec le fait d’être un peu plus vieux, d’essayer d’approcher les choses avec un peu plus de grâce. Mais vous savez il y a des hauts et des bas et nous essayons simplement de refléter la vie.
 
Alors c’est bon signe d’avoir un album joyeux s’il reflète votre vie actuelle!
Jesse, comment s’est passé la création de cet album de Keane en tant que membre officiel du groupe?
Jesse : J’ai senti que j’avais désormais le droit de donner mon avis, mais c’était vraiment différent de la fois précédente, parce que nous étions dans le studio de Tim, un grand studio à Polegate, alors l’ambiance était très calme, très relax, et nous pouvions simplement travailler à notre rythme. C’est peut-être pour ça que c’est un si bon album.
 
Et Tim, qu’est-ce que cela fait d’avoir maintenant 3 points de vue sur les chansons?
Tim : C’est bien, 4 têtes valent mieux qu’une seule, 4 têtes valent mieux que 3. C’est bien. Evidemment cela veut dire qu’il y a une personne de plus avec laquelle débattre, mais vous devez vous rendre compte que c’est une bonne chose dans le processus créatif. Jesse est très bon pour avoir un point de vue différent sur les chansons, dès le début du processus, alors il a beaucoup travaillé avec moi sur les démos, et a amené beaucoup d’idées, a aidé à façonner le son, c’était génial.
 
Est-ce que c’est l’apport principal de Jesse… en fait quel est l’apport principal de Jesse au groupe? A part être un bon camarade j’imagine?
Jesse : Je ne suis pas si bon.
Tim : Sa beauté, son charisme…
Jesse : Oui, clairement pas la musique, tout sauf la musique!
 
C’est une question difficile!
Tim : Non, beaucoup de choses… Jesse est un bien meilleur musicien que nous autres. Personnellement je pense que nous partageons une approche obsessive de la musique mais nous adorons ça. Alors d’avoir Jesse sur le pont dès le début des chansons… je faisais une démo et je lui envoyais, et il changeait pas mal de sons, et créait une nouvelle version en quelque sorte qui sonnait bien mieux, alors c’est formidable d’avoir quelqu’un qui écoute avec une oreille nouvelle et beaucoup d’idées créatives, et quelqu’un qui souhaite vraiment s’investir pour faire le meilleur album possible dès le départ, et cela prend beaucoup de temps, beaucoup de patience pour faire ça, alors vous devez avoir une espèce de dévouement maladif.
 
C’est marrant que tu parles d’un nouveau point de vue parce que les critiques et les fans semblent penser que cet album est un retour aux sources, avec des chansons au piano comme dans « Hopes and Fears », et d’un point de vue du lieu aussi avec les concerts à Bexhill… Etait-ce une décision consciente ou est-ce que ça s’est trouvé comme ça?
Tim : Je ne sais pas vraiment… C’est vrai que c’est très piano, mais je ne pense pas qu’on retourne vers le premier album. Je pense que si vous écoutez « Hopes and Fears » et « Strangeland » ensemble ils ne sonnent pas vraiment pareil. Les textures du nouvel album sont beaucoup plus variées, le premier album c’est vraiment beaucoup de piano et rien d’autre, alors que cet album est plus atmosphérique, plus intéressant d’un point de vue son, avec plus de couches et des textures atmosphériques. Je pense que c’est un album bien plus intéressant que « Hopes and Fears » sur de nombreux points, notamment sur le plan émotionnel… Je pense que la seule chose à laquelle on voulait retourner était une vraie qualité d’écriture des chansons, et être assez accessible pour que les gens qui entendent la chanson pour la première fois en tombent amoureux avec un peu de chance.
Jesse : Dan Grech, qui a produit l’album, voulait ramener les choses qui ont fait qu’il aimait Keane au départ, comme le piano, un piano présent, et ce genre de choses, et la voix de Tom met ces choses en avant, pour amener tout cela au premier plan avec moins de synthétiseurs et ce genre de choses je pense.
 
Est-ce que c’était un album difficile à réaliser ou est-ce qu’il a coulé de source tout le long?
Tim : Je n’ai jamais participé à la réalisation d’un album qui ait été facile à faire! Non pas que j’ai beaucoup d’expérience dans le domaine mais non, ce n’était pas du tout facile. C’était fun! L’écriture des chansons était difficile, et je pense que la première moitié de l’année dernière était compliquée, pour trouver la bonne approche pour les chansons, mais une fois toute cette préparation faite, alors Dan est arrivé et tout a commencé à être assez facile, nous avions posé ces fondations. Nous avions les chansons, nous avions la plupart des idées, nous savions comment nous voulions que cela sonne, alors c’était agréable de laisser quelqu’une d’autre participer, d’engager un producteur pour se soucier des petits détails, cette partie était fun et facile. Mais même les parties difficiles sont sympa, même lorsqu’on se dispute sur des points, c’est bien quand tout le monde s’implique et participe au débat.
Jesse : Quand on aime la musique, s’asseoir pour travailler un morceau de piano plusieurs fois dans la journée, même si on ne joue pas de piano, il y a toujours un truc qui fait que c’est revigorant, bizarrement.
 
Il y a 4 chansons bonus sur l’édition « deluxe » de l’album, est-ce que ça a été difficile de décider quelles chansons seraient sur l’album et quelles chansons seraient des bonus?
Tim : Je pense que oui. Ce sont des chansons sur lesquelles nous avons travaillé comme des chansons potentielles pour l’album au début du processus, mais je pense que la seule pour laquelle je suis vraiment triste qu’elle ne soit pas sur l’album c’est « Strangeland », parce que j’aime beaucoup cette chanson. C’était difficile mais je pense qu’on peut sentir la différence entre les chansons : « Run with me » a un côté un peu plus « Perfect Symmetry », « The boys » ne sonne pas comme le reste de « Strangeland ». Un des principes pour trancher était d’essayer de trouver 12 chansons qui allaient vraiment bien ensemble, et qui racontaient une histoire, et tout ce qui ne collait pas vraiment se retrouvait sur la pile des chansons bonus. Mais j’aime vraiment ces chansons. Il y a eu beaucoup de travail sur celles-ci, surtout pour « Run with me ».
 
Est-ce qu’il reste des B-Sides pour les singles?
Tim : Il y a beaucoup de chansons, je ne sais pas combien d’autres nous avons enregistré… Est-ce qu’il y en a d’autres? Oh il y a « Myth »…
Jesse : Il y a aussi les chansons que nous n’avons pas encore essayé de jouer.
Tim : Il y a tellement de chansons et je pense des vraiment bonnes dans le lot, mais nous devons simplement trouver le temps de les enregistrer.
 
Nous étions en train d’écouter l’album dans la voiture ce weekend, pour s’entraîner pour ce soir vu qu’il vient de sortir, et je trouvais que c’était une parfaite bande son pour un road trip, en particulier avec le soleil qui se couchait à l’horizon. Quel serait votre road trip idéal/rêvé, et quel en serait la bande son?
Jesse : C’est une question facile pour moi parce que j’ai toujours voulu faire la classique Route 66 dans une vieille décapotable, mais pas une décapotable de luxe, une cabossée des années 70 ou par là, et juste écouter du Chuck Berry, Bruce Springsteen, ou quoique ce soit de très américain! (rires)
Tim : Je l’ai fait et c’était merveilleux, je le recommande fortement. Nous n’avions pas pris de CD donc nous sommes simplement allés dans les stations services pour acheter ce qu’ils avaient, des stations services bizarres au milieu de nulle part, alors nous nous sommes retrouvés avec un CD de musique folkorique colombienne, un best-of de Johnny Cash et un CD de Willie Nelson…
Jesse : Ça avait l’air parfait!
Tim : C’était génial! En fait j’avais aussi un CD d’ABBA que j’avais gravé avec mon ordinateur, parce que nous désespérions de trouver autre chose que de l’Americana. C’était merveilleux, c’est le meilleur road trip qu’on puisse faire.
 
En écoutant l’album je me suis surpris à mimer la batterie, sur « Sovereign light cafe » par exemple, ce qui est une première pour moi avec Keane! Est-ce que vous avez particulièrement travaillé la partie batterie sur cette album?
Tim : Je pense que Richard joue particulièrement bien sur cet album, il a assuré. Et je pense que ce sont des chansons assez fun à jouer, il y a beaucoup d’énergie dans ces chansons, nous les avons tellement jouées avant de les enregistrer, et je pense qu’on peut sentir cet enthousiasme. Il y a beaucoup de rythme également, « Sovereign light cafe », « Silenced by the night » et « You are young ».
 
Eh bien on verra ce que cela donnera en live!
Tim : Ce sera bon!
 
Avez-vous déjà été contacté pour, ou avez-vous déjà souhaité que vos chansons soit utilisées dans des jeux vidéos comme Rock Band? Ils ont un clavier maintenant!
Jesse : La soeur de ma femme a un jeu qui propose quelques chansons de Keane, je pense que c’est Rock band… je ne sais pas, ou un Karaoke (ndkfr : c’est Sing Star). Je ne pense pas qu’on sera jamais sur Guitar Hero, ou Piano Hero.
Tim : Je pense que ces jeux sont géniaux!
 
Ils le sont! Je l’ai chez moi et c’est vraiment sympa à jouer, surtout avec le clavier parce qu’ils ont ajouté des chansons plus pop, donc ce serait génial d’y voir des chansons de Keane.
Tim : Ce serait chouette mais je ne pense pas que ça dépende de nous!
 
Et sinon quoi de neuf à propos de Mt. Desolation? Est-ce que vous avez d’autres projets après cet album de Keane?
Jesse : Nous avons tous les deux envie de faire plus de chansons, c’était tellement chouette, il y avait tellement peu de pression, même avant qu’on l’enregistre, pour que l’album soit publié, ce qui a rendu le tout très sympa. Nous n’avions rien d’autre que la musique dont nous préoccuper, donc c’était génial.
Tim : La tournée était fun aussi. Nous avons été gâtés de faire partie de la tournée de Mumford and Sons en Amérique pour une semaine, c’était génial.
Jesse : Oui parce que quand on est en première partie, il n’y a pas de pression, et vous pouvez les laisser se préoccuper de rendre la soirée bonne, alors on l’a simplement fait et les gens ont apprécié.
 
Et comment se sont passées les collaborations, avec tous les autres membres du groupe?
Tim : C’était chaotique mais c’était excellent, beaucoup de super musiciens… et puis nous! (rires) Ce serait sympa de travailler avec des gens différents, de faire d’autres albums avec des gens différents à chaque fois. Quand nous avons fini les tournée nous avions un très bon rapport au sein – j’allais te demander si tu connaissais le mot « rapport » mais c’est du français… – au sein du groupe, et ce serait chouette de tous se revoir je pense, si nous pouvons réunir la dream team, si nous pouvons nous les payer! Ce serait chouette.
 
Est-ce que travailler sur cet autre projet vous a aidé avec le nouvel album de Keane ou bien est-ce que ce sont des choses complètement différentes?
Tim : Je pense que ça a clairement aidé, cela a modifié la façon d’écrire les chanson. C’est un album très émotionnel, qui vient du coeur… écrire instinctivement, ne pas avoir à se soucier de ce qu’il y a à faire avec Keane ou de ce que les gens vont penser de l’album de Keane quand il va sortir. C’était sympa d’écrire des chansons d’amour délicates et c’est le genre de chanson que j’aime écrire et auxquelles les gens s’identifient vraiment. Alors je voulais essayer plus de choses comme ça sur l’album de Keane. Et jouer ensemble en tant que groupe, un peu comme nous l’avons fait pour l’album de Mt. Desolation, a rendu les choses plus naturelles et rebondir sur les idées de chacun, se nourrir les uns les autres de l’énergie présente dans la pièce a clairement amené la même approche pour l’album de Keane également, donc c’était assez sympa, clairement une amélioration je dirais.
 
C’était sympa d’entendre quelque chose de différent venant de Keane, enfin de vous deux en tout cas…
Tim : Nous aimons tous les deux la musique, et beaucoup de styles différents. J’aime ces chansons maintenant, je pense que les chansons sont vraiment bonnes, c’est peut-être un peu se vanter mais c’est ce que je pense. Et maintenant nous avons pris confiance en notre chant alors…
Jesse : Nous devons laisser un professionnel le faire la prochaine fois! (rires)
Tim : En fait c’est ça le truc, tu te dis que ce serait formidable d’avoir Tom au chant sur ces chansons et puis une petite voix en nous nous a dit qu’on pouvait le faire nous même.
 
Vous pouvez vous le permettre vu que c’est du folk, regardez Bob Dylan! (rires)
 
Pour conclure Jesse, c’est ta première interview avec nous et tous les membres du groupes ont dû y passer… est-ce que tu connais des chansons françaises?
Jesse : Tu sais la première chose qui m’est passé par la tête n’est même pas une chanson française mais elle en dit beaucoup sur ma personnalité parce que la première chose que j’ai entendu dans ma tête était « Voulez-vous coucher avec moi ce soir? » (rires). J’imagine qu’il y a beaucoup d’artistes français n’est-ce pas, et des chansons passent à la radio de temps en temps. Est-ce que les gens écoutent encore Serge Gainsbourg?
 
Oui, ce sont des classiques maintenant donc on les entend à la radio.
Jesse : Il y a des super histoires de sexe il me semble avec… c’est quoi son nom déjà?
Tim : Jane Birkin.
Jesse : Voilà, apparemment ils faisaient l’amour pendant les enregistrements et je me disais « Est-ce que vous avez déjà été dans un studio d’enregistrement? » (rires)
 
Alors parlez-nous du sexe pendant l’enregistrement de « Strangeland »… (rires)
Jesse : Il n’y a rien de sexuel dans le fait de faire un album, c’est drôlement fatiguant!
 
C’était une autre époque aussi. J’ai vu un documentaire sur les Stones qui enregistraient un album dans le sud de la France…
Tous les 2 : Oui!
 
Et il semble que la musique n’était pas le plus important…
Tim : Oui, c’était le chaos!

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