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Interview Tim & Tom - Zénith de Paris - 20 novembre 2008

Keane.Fr : La dernière fois que nous nous sommes vus, c’était il y a deux ans ici…
Tim : Oui, c’est une belle salle.

Alors comment était votre retour en Europe après cette absence ?
Tim : C’était très bien, c’est une belle tournée, très amusante. La foule a été bonne et les nouvelles chansons sont très bien passées à en juger par la nuit dernière. On y travaille.
Tom :
Ça a été marrant d’essayer de trouver une sorte de « setlist » qui coule. Je pense que sur ces derniers jours de la partie principale de la tournée, c’était la semaine dernière seulement, je pense qu’on a vraiment ressenti qu’on avait quelque chose de vraiment excellent… donc oui c’est génial, c’est vraiment excitant de pouvoir jouer sur 3 albums maintenant.

Et en parlant de date anniversaire, votre premier « vrai » concert en France date d’il y a 4 ans presque jour pour jour…
Tom : Où était-ce déjà, je n’arrive même pas à m’en souvenir?
Tim : Au Batofar.
Tom : Au Batofar! Il me semble me rappeler que le bateau tanguait lentement.
Tim : L’Elysée Montmartre était un peu différent ceci dit. C’était sympa, c’était un bon concert je m’en souviens, c’était génial, c’était une aventure assez excitante !
Tom : C’est assez incroyable que l’on joue maintenant dans un lieu si grand.

Oui, le Batofar est une des plus petites salles de Paris et là c’est la deuxième plus grande…
Tom : La France est l’un des premiers endroits où nous sommes venus, ou peut être l’Allemagne.
Tim : Probablement.
Tom : Je pense que nous faisons notre musique… nous pouvions deviner à quel point elle pourrait être populaire en Grande-Bretagne, mais on ne peut jamais savoir comment ce sera à l’étranger, donc c’est génial. Cela grandit depuis ce moment là et parce que tant de personnes qui n’ont pas l’anglais comme langue maternelle, qui connaissent les chansons de fond en comble et les chansons veulent dire beaucoup pour elles, nous avons je pense… nous n’avons jamais pris cela pour acquis donc c’est plutôt inspirant de voir ça.

L’album Perfect Symmetry est sorti seulement lundi ici, environ un mois après la sortie mondiale. Est-ce que vous pensez que le concert sera différent par rapport à ce que vous avez eu dans le reste de l’Europe?
Tom : Ah ce sera plus spécial (rire). J’imagine?
Tim : Ouais c’est pareil, quand nous avons commencé la tournée c’était il y a presque un mois, juste après que l’album soit sorti en fait, donc les gens étaient encore en train de connaître l’album quand nous étions en… (où est-est qu’on a commencé?)… aux Pays-Bas?
Tom : Anvers.
Tim : Anvers! Et en Allemagne… Je pense que cela prend toujours quelques mois pour que les gens considèrent ça, cela prendra du temps avant que les gens ne connaissent « You haven’t told me anything » aussi bien que « Everybody’s changing », ou n’importe. Je pense que les nouvelles chansons sont très accessibles, beaucoup d’entre-elles sont très dansantes, tout est dans le tempo. Je pense sincèrement sur la tournée que les gens ont vraiment bien réagi aux nouvelles chansons spécialement, je pense qu’elles sont plus énergiques. Ça s’est passé vraiment bien, J’avais trouvé que c’était un vraiment bon concert ici la dernière fois, donc avec de la chance… ce sera bon.
Tom : Ils vont nous huer (rires).

Avec Jesse qui vous a rejoint, comment cela a-t-il changé votre dynamique de groupe en studio ou sur scène ?
Tom : Je pense que ça a aidé dans tous les domaines de ce que nous faisons, quand il est venu la première fois pour jouer avec nous, cela nous a libéré de ne plus avoir la partie de basse… en fait la toute première fois, il était avec nous pour le truc Mencap, ensuite le concert Warchild. Et je pense que nous avons tous trouvé génial d’avoir quelqu’un là, fournissant cette aide à la place de l’ordinateur, et la même chose s’est produite dès que nous avons commencé à répéter les chansons en janvier dernier. Nous nous sommes sentis bien de l’avoir avec nous, c’était beaucoup plus simple d’avancer, d’avoir une autre personne créative dans la pièce, et il est devenu un bon ami aussi, donc je pense que cet aspect précis de ce qu’il a fait a été une contribution vraiment importante au tout et il l’a fait, il rocke en concert donc c’est cool. Nous sommes simplement très contents. Et la partie de basse sur le disque est fantastique, donc je pense que c’est simplement un autre, un nouvel élément à Keane.
Tim : Tout à propos de faire cet album a été de ne pas s’en faire sur ce que nous avions pu considérer comme une contrainte dans le passé. Nous avons parlé de nombreuses fois pour savoir si nous devions avoir un bassiste ou non, et c’est une sorte de longue discussion des premiers jours à ce sujet, et au final nous avions dit non et puis ensuite nous avons enregistré avec Jesse, cela valait le coup d’essayer et ça a marché. Et on pourrait dire la même chose de presque chaque autre chose, une idée que nous avons fait ensuite, nous avons simplement pensé que c’est une idée qui vaut la peine d’être essayée plutôt que d’y penser et ne pas essayer au final, et du coup les meilleures idées sont venues de ce sentiment de simplement se sentir libre à ce propos, donc oui ça a été bon.

Pourquoi avoir ajouté quelques vers en français dans Black Burning Heart ? Et pourquoi ces phrases là en particulier?
Tim : Et bien nous avons enregistré cette chanson ici aux Studios de la Grande Armée. Nous avons passé un long moment à travailler sur cette chanson quand nous étions à Paris, je pense qu’elle a simplement absorbé une grande partie des influences d’être d’ici, et nous avons cette partie de la chanson où il ne se passait rien… je pense que c’était une bonne idée.
Tom : Je pense que la chanson est assez… enfin, je ne sais pas, peut être que c’est simplement le fait d’y penser tout le temps, il y a que quelque chose de proche du français à propos de cette chanson, c’est très sombre, et assez passionné – très passionné.
Tim : Et poétique.
Tom : Et très poétique, tout à fait… Et cela a mené… le français est une langue qui sonne si beau !
Tim : J’aime l’idée, je pense que nous savions que c’était une idée ringarde… Je suis sûr qu’il y a dû y avoir des chansons des années 80 que les gens aiment qui sont totalement ringardes réellement, et il y a eu tant de gens qui nous ont dit, enfin beaucoup de gens l’adorent, mais pas mal de gens ont dit « Je déteste la partie avec les mots en français », et plus les gens nous le disait, plus je pensais que c’était une super idée de le faire. J’adore simplement le fait que personne d’autre n’aurait eu le cran de le faire, et je pense que ça sonne bien, cela sonne comme Tom a dit que cela sonnait… mystérieux… cela colle bien à la chanson.

Et Tom ça tombe bien que tu sois là : pourquoi est-ce que tu ne le chantes pas en concert ?
Tom : On ne sait jamais…. (rires).
Tim : Le type qui parle sur l’album est là.

Oh c’est cool, il est venu sur le forum pour expliquer qui il était parce que les gens se demandaient si c’était toi qui parlais en français…
Tom : Non, non, mais il peut y avoir des surprises ce soir…

3 albums et 3 atmosphères différentes, ce n’est pas donné à tout le monde d’essayer et d’y parvenir comme vous. En dépit du nouveau son, beaucoup de fans retrouvent cette « Keane touch » dans la plupart des chansons, hormis peut-être dans « Spiralling » et « Better than this », était-ce quelque chose de prévu ?
Tom : Je pense que la « Keane touch » sera toujours là, parce que c’est ce que nous sommes, et je pense que le coeur de Keane sera toujours le même : les chansons de Tim et mon chant et la batterie de Richard. Il y a quelque chose à propos de ça expérimental cependant, vous devenez… vous ne pouvez jamais être quelqu’un de différent, il y aura toujours une partie de nous dedans, mais c’est important de changer et certaines personnes n’aiment pas, mais pour nous nous devons le faire. Parce que tous ceux qui nous ont inspiré sont des gens qui ont fait des choses différentes, ont fait quelque chose qui va contre le cours des choses ou ont toujours changé ce qu’ils faisaient au fil du temps donc je pense que c’est comme ça que nous sommes.
Cela fait autant partie de ce que nous sommes que la voix et le piano et les chansons en elles mêmes et donc… je ne sais pas, nous allons continuer à le faire…
« Black burning heart » et « Spiralling » sonnent assez différemment mais je pense qu’au niveau des chansons et du message des chansons elles viennent directement de nous je pense. Elles sont juste très honnêtes et très « à la Keane ».

Oasis vient juste de sortir leur dernier album sous leur propre label et Travis a fait la même chose. Vous avez produit votre album, est-ce qu’avoir votre propre label serait quelque chose qui vous plairait ?
Tom : Je pense que plus nous avançons, plus nous réalisons que quand tu fais les choses par toi-même, quand tu fais de la musique ou quoique ce soit que tu fasses avec le groupe, les meilleures choses sont toujours les plus personnelles, dans une espèce de bonne réflexion directe de ce que tu penses en tant que groupe. Donc j’imagine que c’est la raison pour laquelle nous l’avons produit nous même, nous voulions simplement retourner à quand nous faisions les choses… quand nous faisions juste des démos pendant des années et des années (rires). Nous avons vraiment aimé ça, nous avons vraiment aimé le sentiment que nous les avions créées, c’était vraiment génial. Je pense… je ne sais pas (regarde Tim) allons nous créer notre propre label? Je ne sais vraiment pas…
Tim : C’est une question étrange vraiment. Les choses changent si vite dans l’industrie du disque… Ce qui serait mauvais serait pour nous de finir par n’être que des hommes d’affaires. Le bon côté d’avoir un label, c’est que vous avez quelqu’un d’autre pour s’occuper de la partie business, et nous nous focalisons simplement sur la musique. Qui sait ? On verra…

Tim, dans leur dernier concert à Paris, AIR a échangé leur CP70 pour un piano à queue (en conservant les autres claviers), serait-ce quelque chose que tu aimerais faire ?
Tim : Pas vraiment, je ne sais pas, un grand piano à queue blanc…
Tom : J’adorerais un grand blanc pour un concert live.
Tim : Pour que tu puisses t’allonger dessus.
Tom : Ouais comme Michael Jackson.
Tim : Ouais et comme ça je pourrais être David Bowie.
Tom : Oh oui !
Tim : Je ne sais pas. Je pense que nous pourrions avoir un vrai piano droit, le piano à queue est un peu trop classique pour moi, je ne suis pas trop dedans mais j’aimerais avoir plus de synthétiseurs et tout ça.

Mais ce n’était que pour un seul concert, ils ont juste changé le CP70 et ont gardé les autres synthétiseurs autour…
Tim : Oui je serais partant ! Nous avons fait quelques concerts acoustiques avec un piano à queue de toute façon, nous en avons fait quelques-uns aux Etats-Unis…
Tom : Je pense que l’aspect pratique est une des principales raisons pour lesquelles nous ne transportons pas un piano à queue avec nous.

Rufus en transportait un pendant la tournée européenne de 2005 non ? Ou il jouait sur celui de la salle ?
Tim : Non je pense que c’était juste un piano électronique…

Il a joué sur un à l’Olympia…
Tim : Pour quelques concerts, il a joué sur un piano à queue.
Tom : C’est plus une question d’une sorte de, je pense, le son d’un instrument de musique classique, je ne sais pas, je pense que je ne peux simplement pas imaginer un piano à queue sonnant aussi bien sur une chanson comme « Crystal ball » ou autre (rires).
Tim : La bonne chose avec le CP70 c’est que le son est pourri, je veux dire que le son est beaucoup moins puissant, donc il peut s’adapter dans un groupe. Mais un piano à queue, quand on essaye de le brancher dans une chanson, cela sonne trop riche harmoniquement parlant, et cela prend le pas sur tout le reste et nous finirions par utiliser le CP70 à nouveau…
Tom : On réserve à ma voix le droit de prendre le pas sur le reste (rires)
Tim : Oui… l’instrument numéro un !

Et pour finir Tom, nous avions demandé à Tim et Richard avant : est-ce que tu connais des chansons en français ?
Tom : Eh bien j’ai regardé « La Môme », ce film à propos d’Edith Piaf, donc je connais certaines chansons du film, j’ai écouté du Edith Piaf. Mais sinon je ne suis pas sûr d’en connaître, il y a beaucoup de supers groupes français de hip hop, vous en connaissez probablement plus que moi. Des recommandations?

(rires) Je ne sais pas, là comme ça, on écoute plus de la musique anglaise sinon on ne serait pas là (rires).
Tom : Je ne sais pas, c’est marrant n’est-ce pas? Il y a des périodes de temps pendant lesquelles différents pays ont excellé d’un point de vue musical, je pense qu’à ce moment particulier du temps, la meilleure musique vient de Grande-Bretagne et des Etats-Unis mais ce n’était pas le cas il y a 100 ou 50 ans, cela change tout le temps. Donc je suis sûr que la France aura ce moment à nouveau en terme de musique populaire, j’en sais rien… Je suis sûr qu’il y a des choses géniales, je ne voudrais pas froisser les Français…
Tim : Quand nous étions ici, quand nous avons enregistré, nous avons emprunté un gros synthétiseur à Phoenix, vous devez les connaître, ils sont plus qu’excellents.

Oui, mais ils sont plus connus aux Etats-Unis et au Japon qu’en France en fait !
Tim : Vraiment ? Est-ce que Ben Farrow est Français ?

Je ne le connais pas… Justice marche bien en ce moment, il y a AIR aussi…
Tim : AIR oui.
Tom : Daft Punk sont Français, non ?
Tim : Je pense que oui.

Daft Punk ? Oui !
Tom : Ils sont pas mal, ils ne sont pas super, la scène dancefloor française (rires).

Et bien merci beaucoup!